La présente étude répond à quatre objectifs :
Évaluer l’impact de la campagne de prévention des risques auditifs EAR WE ARE 2023 ;
Connaître les pratiques culturelles du public en matière d’écoute musicale et de sorties et leurs évolutions ;
Sonder les comportements de protection face aux risques auditifs, en vue d’adapter la campagne de prévention EAR WE ARE dans les années à venir ;
Partager publiquement les résultats aux acteur·rice⋅s de la culture et de la santé.

Cycle des Hautes Etudes de la Culture
Session 22-23 : "Les temps de la culture"
Synthèse du Rapport du Groupe 7


Afin de repenser le temps des publics dans les rythmes de programmation, le rapport s’appuie sur plusieurs alternatives et pistes d’action.

- Faire des institutions culturelles un prolongement de l’espace public, en cherchant à gommer les frontières symboliques du dedans et du dehors, du temps culturel et du temps du public, en diversifiant les activités et au sein des équipements, et en construisant la programmation comme élément d’une expérience globale.

- Optimiser les temps des publics et faciliter la sortie culturelle (horaires adaptés, facilitation de la réservation, activités hors les murs).

- Améliorer la lisibilité de l’offre culturelle sur une année, l’inscrire dans le contexte d’un territoire et améliorer les moyens pour les publics d’inclure la pratique culturelle dans leurs emplois du temps.

- Décélérer l’offre programmatique en réduisant le nombre de grands projets et en rallongeant leur durée, et en ponctuant ces grands projets par des rendez-vous festifs et conviviaux.

- Favoriser la co-construction programmatique avec les artistes et penser de nouvelles modalités de diffusion de la création artistique pour respecter un temps long.

Spectacles pour enfants, pour le jeune public, pour les jeunes publics, pour l’enfance et la jeunesse… Autant d’appellation qui correspondent chacune à une époque et à une manière de considérer celui qui reçoit l’œuvre qui lui est présentée : l’enfant. Mais, surtout, une réalité. Depuis plus d’un siècle, et avec une formidable accélération au tournant des années 1990, la création à l’adresse des plus jeunes, mais aussi de leurs familles, s’est formidablement densifiée, diversifiée. Elle fait partie aujourd’hui de ce que l’on pourrait définir comme une excellence artistique en France, vue, identifiée et reconnue à l’étranger.

L'association Agi-son, créée en 2000 et "née de la volonté des professionnels de défendre l'écoute et la pratique de la musique dans le respect des réglementations en vigueur", publie les résultats de son baromètre 2018-2019 "Publics des musiques actuelles en France : profils et rapports aux risques auditifs". Menée par un cabinet d'études pour le compte d'Agi-son, dans le cadre de la campagne de prévention "Hein ?!" qui se déploie chaque année à partir de novembre, l'enquête s'appuie sur l'exploitation des réponses de 1.393 spectateurs et spectatrices des salles de musiques actuelles. Ses résultats ne manqueront pas d'intéresser les collectivités, qui apportent plus de 80% des subventions dont bénéficient ces équipements (voir notre article ci-dessous du 5 mars 2019).

Basée sur l’évaluation de la campagne de prévention « HEIN ?! », qui se déploie chaque année à partir de novembre grâce aux relais régionaux AGI-SON, cette enquête nationale vise à approfondir la connaissance des profils et pratiques des publics des salles de musiques actuelles en France et sonde leurs expériences et perceptions des risques auditifs.


Pour les acteurs de la filière musicale comme de la santé, les résultats de l’étude permettent de saisir les réalités sociologiques des pratiques actuelles, afin d’adapter et améliorer les actions de prévention.


L’enquête a été menée par le cabinet d’études SoCo Etudes pour AGI-SON et repose sur les réponses de 1.393 spectateurs et spectatrices des salles de musiques actuelles en France.

En 2016, le Ministère de la culture montrait, avec Publics et usages des bibliothèques municipales, la croissance continue de la fréquentation des médiathèques sur les dix dernières années, sans taire néanmoins que la conquête des publics gardait des marges de progression significatives. À cet égard, l’enquête invitait à ne pas sous-estimer l’importance de ces équipements aux yeux de ceux qui n’en sont pas ou plus des usagers.

La présente étude saisit cette invitation à interroger le rapport qui lie paradoxalement les médiathèques et ceux qui n’en franchissent jamais le seuil.

Connaître ces non-usagers et leurs représentations permet de mieux comprendre comment appréhender la notion de valeur des bibliothèques et d’en apprécier l’impact sur cette fraction de la population française qui en paraît éloignée.

L’étude montre que le degré d’éloignement avec l’institution est moins le fruit d’une attitude de rejet que le résultat complexe des trajectoires individuelles des non-usagers. Elle appelle une analyse plus qualitative des raisons d’une telle distance.