7 recommandations prioritaires

La Commission de l'intelligence artificielle formule 25 recommandations à destination des pouvoirs publics, parmi lesquelles 7 prioritaires si la France veut mener en Europe une dynamique d’appropriation collective et de déploiement du plein potentiel de l’IA :

1- Créer les conditions d’une appropriation collective de l’IA et de ses enjeux en lançant un plan de sensibilisation et de formation de la nation ;
2- Investir massivement dans les entreprises du numérique et la transformation des entreprises pour soutenir l’écosystème français de l’IA et en faire l’un des premiers mondiaux ;
3- Faire de la France et de l’Europe un pôle majeur de la puissance de calcul, à court comme à moyen terme ;
4- Transformer notre approche de la donnée personnelle pour continuer à protéger tout en facilitant l’innovation au service de nos besoins ;
5- Assurer le rayonnement de la culture française en permettant l'accès aux contenus culturels dans le respect des droits de propriété intellectuelle ;
6- Assumer le principe d’une expérimentation dans la recherche publique en IA pour en renforcer l’attractivité ;
7- Structurer une initiative diplomatique cohérente et concrète visant la fondation d’une gouvernance mondiale de l’IA.

Entre fascination et prudence, une chose est sûre : la nouvelle ère de l’Intelligence Artificielle ouvre le débat et fait couler beaucoup d’encre. Si ces technologies sont fortement adoptées dans certains secteurs qui y voient une opportunité d’amélioration et d’optimisation, d’autres cherchent encore le positionnement adéquat face à ses capacités inédites. L'Intelligence Artificielle tend à révolutionner le monde de la culture et des médias, favorisant l'expression de nouvelles formes artistiques, la préservation du patrimoine culturel ou encore la démocratisation de l’accès à la culture.

Une masterclasse présentée par
Eneric Lopez, directeur IA et impact social chez Microsoft France, en compagnie de Pierre Fautrel, co-fondateur et membre du collectif d'artistes OBVIOUS.

Parution du numéro 20 de la revue "Eclairages"

Cette édition donne à réfléchir sur les conséquences des dernières avancées de l’intelligence artificielle sur le monde culturel.

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? Avant d’en débattre, mieux vaut essayer de définir ce dont on parle. Car aujourd’hui, cette "étiquette épouvantail", comme la nomme l’écrivain et ex-ingénieur Romuald Giulivo, cristallise tous les espoirs, les peurs et les fantasmes. L’IA se déploie dans la plupart des secteurs de nos sociétés industrielles, et le monde de la culture, bien entendu, n’est pas épargné. Reste à savoir et à comprendre, pour mieux la démystifier, quelles réalités exactement cette appellation recouvre ; quelles questions éthiques, philosophiques, politiques, économiques et sociales ces avancées technologiques soulèvent pour notre présent et pour notre avenir.

En donnant la parole aux artistes et aux professionnels de la culture, dans un dialogue avec des chercheurs et des scientifiques, il ne s’agit pas d’apporter des réponses, mais plutôt de poser les bases d’une réflexion à un moment clé.

Dans ce contexte, les créations expérimentales de l’autrice et illustratrice Emmanuelle Espinasse, à qui Éclairages donne ici carte blanche, nous invitent à une réflexion critique sur les possibilités offertes par la technologie.

L’émergence d’IA génératives capables de créer un texte, une image ou un son à partir d’une simple requête a bousculé le monde de la culture. Elle a suscité beaucoup de réactions, dont la majorité est empreinte de fantasmes, de colère ou de confusion, certains déclarant même imminente la mort de l’art. À rebours de ce récit alarmiste, il est possible de défendre l’idée que les IA génératives participeraient à un véritable renouveau de la culture populaire, à condition de lutter contre leur appropriation par les industries culturelles ou l’industrie de la tech.

Au fil de l’histoire, une multitude de mouvements artistiques ont vu le jour, depuis l’Art Primitif de la préhistoire jusqu’à l’ère contemporaine marquée par l’émergence de l’art généré par intelligence artificielle et l’apparition du Prompt Art.

À ce jour, plus d’une trentaine d’intelligences artificielles existent, capables de générer des œuvres d’art à partir d’une simple phrase fournies à la machine, autrement dit un « prompt ».

Les œuvres créées peuvent émuler n’importe quel style artistique et illustrer ce que demande l’utilisateur, puisant leur inspiration d’une vaste base de données.

Cette approche ouvre la voie à la création de chefs-d’œuvre uniques. Un exemple notable est « La Jeune fille à la perle » de Julian van Dieken, réalisée à l’aide de MidJourney et Photoshop, et désormais exposée au Musée Mauritshuis.

Depuis 2018, le Lab de Google Arts & Culture explore l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) et du Machine Learning (ML) dans l’univers artistique et culturel. À l’instar d’autres technologies émergentes et innovantes, l’IA s’appréhende à la fois comme un outil et comme un partenaire. En effet, elle permet aux artistes, aux ingénieurs et aux institutions culturelles d’accéder à une multitude de possibilités dans le cadre du processus créatif, de relever certains défis ou de trouver de nouvelles façons d'engager les publics.

La plupart de nos partenariats avec le monde culturel sont le fruit d’interrogations singulières. Est-il possible d’entendre les couleurs ? Comment les archives d’un artiste peuvent-elles son processus créatif ? Peut-on trouver son sosie dans un musée ? Comment représenter la crise climatique ? Comment transmettre le goût du chant lyrique à la génération Z ? Comment les conservateurs de musée peuvent-ils reconstituer des œuvres perdues ?

Ces questions guident nos travaux depuis plusieurs années. Pour tenter d’y apporter une réponse, nous avons développé des expériences dans lesquelles l’IA joue un rôle essentiel.

Voici neuf projets pour illustrer notre réflexion sur le rôle de l'IA dans l'art et la culture.

La musique est l’industrie culturelle où les propositions d’intelligence artificielle sont les plus avancées. Tout au long de la chaîne de valeur, trois applications majeures mobilisent de larges corpus de données qui alimentent des algorithmes : au niveau de la production, afin de connaître le marché pour prédire ou provoquer le succès ; au niveau de la consommation, dans la recommandation de certains morceaux auprès des utilisateurs ; en amont, enfin, lors du processus de création. La capacité « d’explicabilité » de leur démarche par les concepteurs d’outils et la capacité du grand public à s’acculturer à ces nouveaux outils sont au cœur d’une intégration future réussie de l’IA dans la musique, au-delà des réserves habituellement suscitées.

L’intelligence artificielle transforme radicalement le paysage artistique en ouvrant les portes à un nouvel art interactif et immersif. Si les IA ont déjà marqué leur empreinte dans la génération d’images et l’amélioration visuelle, leur fusion avec la réalité virtuelle et augmentée crée désormais des expériences artistiques sensorielles inédites. Plongeant les spectateurs dans un univers où l’interaction devient clé, ces nouvelles formes d’art redéfinissent le rôle du public, faisant de lui un acteur essentiel de la création. Découvrez comment l’IA transforme l’art en une expérience immersive et interactive.

Dans un contexte d’essor et de forte médiatisation des applications d’intelligence artificielle (IA) générative, le CNC a décidé de lancer un Observatoire de l’IA afin de mieux comprendre les usages de l’IA et ses impacts réels sur la filière de l’image. Après avoir dressé un premier état des lieux des cas d’usages et des impacts pressentis de l’IA sur la filière dans une étude menée avec Bearing Point dévoilée en mars 2024, le CNC a mis en place un baromètre annuel des usages de l’IA.